Le Temps lent

34 photographies en noir et blanc.Tirages sur papier baryté aux formats 30x45 cm et/ou 40x60 cm.

 

NUITS FLORENTINES
Heinrich HEINE

...”On n'entendait aucun bruit, tout reposait grave et muet, au clair de lune. Les ombres des arbres semblaient clouées sur le sol . Dans l'herbe verte gisait la belle déesse, également immobile, mais ce n'était pas l'immobilité d'un cadavre de pierre : un calme sommeil paraissait avoir enchaîné ses membres adorables, et, quand je m'approchai d'elle, je redoutai presque de la voir s'éveiller au moindre bruit. Je retins mon haleine en me penchant sur elle pour contempler la beauté de ses traits ; un sursaut d'angoisse m'éloigna d'elle ; une convoitise d'enfant lascif me ramena ; mon coeur battait comme si j'allais commettre un meurtre, et j'embrassai enfin la belle déesse avec une ardeur tendre et désespérée que mon baiser n'a jamais connue depuis. Jamais non plus je n'ai oublié la douce horreur qui remplit mon âme quand la froide ivresse de ses lèvres de marbre toucha ma bouche...”

 

Retour sommaire